Un marché automobile français toujours très impacté en avril par l’addition des crises
Les immatriculations de véhicules particuliers (VP) sur le marché français s’élèvent à 108 723 unités en avril 2022, soit un recul de -22,6 % par rapport à 2021, et de -42 % par rapport au marché d’avant crise (avril 2019). Sur les quatre premiers mois de l’année, la baisse est encore plus accentuée, à -48% par rapport au niveau d’avant crise.
Le mois d’avril s’inscrit ainsi dans la continuité des tendances observées sur l’ensemble du premier trimestre : un portefeuille de commandes encore élevé, mais des intentions d’achat en baisse et un marché historiquement bas sur une durée aussi longue en raison des retards de production induits par la pénurie de semi-conducteurs qui reste critique sous l’effet de la résurgence de la pandémie en Asie et de la crise ukrainienne.
Dans un contexte d’inflation et de fortes incertitudes géopolitiques, l’indice du climat des affaires baisse d’un point en avril et l’indicateur de confiance des ménages mesuré par l’INSEE perd deux points en avril, soit une baisse de dix points depuis le début de l’année, frôlant un niveau voisin des points bas atteints fin 2018 lors du mouvement des gilets jaunes et en 2020 lors du premier confinement.
La baisse des volumes et la très forte hausse des cours des matières premières et de l’énergie mettent l’ensemble des entreprises de la filière sous très forte tension, avec une fragilisation de leur situation financière qui s’accentue après plus de deux années de crise.
La tendance à la baisse se confirme aussi pour les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) et de véhicules industriels (VI) : les VUL suivent une évolution sensiblement comparable à celle des VP avec une baisse encore plus marquée de 31,8% par rapport à avril 2021 avec 27 485 unités.
Le marché du VI enregistrant quant à lui un volume stable 0,3% avec 3 858 véhicules immatriculés, se situant près de sa moyenne de long terme. Ce niveau reste toutefois bien inférieur à la demande du marché tiré par le besoin de renouvellement des transporteurs routiers.
Malgré ce contexte global peu favorable, la dynamique d’électrification du marché se poursuit : les immatriculations de véhicules 100% électrique – dont les 2/3 concernent les ventes aux particuliers – atteignent 56 198 unités sur les 4 premiers mois de l’année, (40 048 unités sur la même période de 2021, soit une progression de 40% sur un an), ce qui représente une part de marché de 11,9 % (6,9% sur la même période en 2021).
Les ventes de véhicules hybrides rechargeables (VHR) se stabilisent à 39 544 unités vendues depuis le début de l’année (42 383 unités sur la même période de 2021), soit 8,3 % de part de marché.
Forte baisse du marché européen au 1er trimestre 2022
Au cours du premier trimestre 2022, les immatriculations de voitures neuves en Europe ont chuté de 12,3% par rapport à la même période l’an dernier, comptant 2 245 976 voitures particulières neuves au total. Les quatre principaux marchés de l’UE ont enregistré des baisses : l’Italie (-24,4 %), la France (-17,3 %), l’Espagne (-11,6 %) et l’Allemagne (4,6 %).
Les immatriculations de véhicules utilitaires ont diminué de 18,1 %, totalisant 411 097 unités.
En mars, les immatriculations de voitures particulières dans l’Union européenne enregistrent une forte baisse, à -20,5 %. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, amplifiées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont eu un impact négatif sur la production automobile.
Retour sur la production 2021
La production en France reste en fort recul par rapport à son niveau d’avant crise : avec 1,351 million d’unités en 2021 (dont 854,089 VP), elle progresse très légèrement à + 2,7 % par rapport à 2020 (1,316 million d’unités), mais reste en retrait de -38 % par rapport à 2019 (2,175 millions d’unités). Cette baisse par rapport à 2019 s’explique par la conjonction de 2 facteurs : d’une part le transfert de la production de véhicules du segments B (Renault Clio, Peugeot 208) par manque de compétitivité du site France (transfert prévu avant la crise sanitaire), et, d’autre part, la crise covid et ses conséquences dans la durée (dont la pénurie de semi-conducteurs) qui ont impacté l’ensemble des pays et continuent de peser sur le niveau de production en ce début d’année 2022.
En 2021, la production européenne de voitures particulières s’est contractée de -5,7 % par rapport à 2020, en restant en deçà de 13,4 millions d’unités.
21 % de toutes les voitures particulières produites dans le monde sont fabriquées en Europe.
Soutenue par le continent Américain et la Chine, la production mondiale a augmenté globalement de 2,7 % pour atteindre 63,2 millions de voitures produites en 2021. Cela représente néanmoins 11 millions d’unités non produites par rapport au niveau d’avant crise en 2019.
Les usines américaines ont fabriqué environ 6,3 millions de voitures particulières en 2021, en hausse de 3,1 % par rapport à 2020, malgré la pénurie persistante de semi-conducteurs.
La production automobile sud-américaine a renoué avec la croissance (+11,2%), bénéficiant de la faible base de comparaison 2020, ainsi que de la production argentine rebond. Le Brésil a également contribué positivement à la croissance de la région (+6,3%).
La production chinoise de voitures particulières a augmenté de 7,1 % l’an dernier, avec 20,7 millions d’unités, malgré les problèmes d’approvisionnement et les coupures de courant. La Chine a maintenu sa position de premier constructeur automobile mondial, avec une part de marché de près de 33 %.
Source : Cette information mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
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